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Entretien avec Moreno Berva, l’auteur du livre "Genève, cinq siècle d'accueil"

Le livre "Genève, cinq siècles d'accueil", de Moreno Berva, est édité par les Editions Notari, à Genève. Il est en vente dans les bonnes librairies de Suisse et distribué à l'internationale également. Il est certainement disponible sur les principales plateformes électroniques (amazon etc.). Le livre est en train d'être traduit en anglais. L'édition anglaise devrait paraître ce printemps.

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MI: Genève a été, tout au long des 5 siècles parcourus dans votre livre, un important centre culturel qui a accueilli et adopté des personnalités d'autres pays, qui ont rendu à la Suisse leurs précieuses créations. Qu'est-ce qui a attiré ces gens de culture dans la ville suisse?

MB: Certainement un ensemble de choses, selon les époques. La ville, au cours du 16 et 17esiècle, a accueilli Calvin et les réfugiés huguenots ainsi que les protestants italiens. Sur la base de cette expérience, la ville s'est ouverte aux étrangers et au dialogue entre les cultures. Évidemment, sa position au centre de l'Europe, la stabilité et le calme de la Suisse, ainsi que ses atouts touristiques, ont contribué à rendre attractive Genève.

MI: Parmi ceux qui se sont réfugiés à Genève, liant leurs noms pour l'éternité à cette ville, se trouve le pianiste et compositeur roumain Dinu Lipatti. Il y trouva la paix pendant la guerre, mais aussi des collègues musiciens et un public qui l'aimait. Qu'a offert Lipatti à Genève?

MB: La fierté d'avoir accueilli un pianiste et un musicien d'exception. Son enseignement au Conservatoire de Genève a aussi laissé des signes. Quelques anciens encore vivants et qui ont eu le privilège d'assister à un de ses concerts parlent d'un événement inoubliable.

MI: Quelle était l'ambiance musicale de Genève dans les années ‘40 et dans quelle mesure Lipatti s'est-il intégré dans ce paysage?

MB: L'ambiance musicale de Genève n'était certainement pas la plus avant-gardiste de l'époque. En plus, la musique classique était réservée aux classes sociales élevées, alors que le peuple préférait des styles moins raffinés. Cependant, le renom de Dinu dépassait les frontières sociales.

 MI: Quelles ont été vos principales sources d'information sur Dinu Lipatti?

MB: Ma démarche n'a pas été celle, rigoureuse et documentée, d'un historien. J'ai essayé de faire de ces vies des histoires intéressantes. C'est pour ce motif que je n'ai pas cité les sources. Cependant, il existe pas mal de littérature sur Dinu ainsi que de nombreux témoignages écrits. J'ai lu beaucoup et je ne pourrais pas citer une source privilégiée.

MI: Existe-t-il encore des éléments qui rappellent le lien entre Genève et Lipatti? Genève est-elle fière de ce grand pianiste?

MB: Sur la commune de Chêne-Bourg, à l'entrée Est de Genève, il existe le Parc Dinu Lipatti, à l'endroit-même où se trouvait sa belle villa de l'avenue Bel-Air. Il est enterré au cimetière de Chêne-Bourg.

 MI: Dinu Lipatti n'est pas le seul nom de musicien à apparaître dans votre livre. Un chapitre est dédié à Alberto Ginastera. Quel est son rapport avec Genève?

MB: Alberto Ginastera s'est réfugié à Genève suite à la dictature en Argentine à la fin des années 1960. Ici, il a continué à composer et est décédé en 1983, trois ans avant le décès de l'autre grand Argentin de Genève: Jorge Luis Borges.

 Entretien de Monica Isăcescu