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Les compositions pour piano de Dinu Lipatti
De la connaissance à la performance musicale

La notoriété du pianiste, survenue très tôt, dès son adolescence, a consommé en grande partie son énergie et son temps de travail. L'artiste se plaint toujours dans ses lettres et dans les conversations avec ses proches du manque de temps pour composer. Autrement dit, le brillant pianiste étouffait le compositeur inspiré. C'est un drame vécu par de nombreux autres musiciens.

Biographie / Écrits / Études




Dans la tentative d'esquisser une image d'ensemble sur les œuvres de Lipatti pour piano, nous remarquons que la notoriété de l'artiste, survenue très tôt, dès son adolescence, a consommé en grande partie son énergie et son temps de travail. L'artiste se plaint toujours dans ses lettres et dans les conversations avec les proches du manque de temps pour composer. Autrement dit, le brillant pianiste étouffait le compositeur inspiré. C'est un drame vécu par des nombreux autres musiciens. Le meilleur exemple dans ce contexte est son maître vénéré, George Enescu. Ce chapitre de la vie de Lipatti continue à être aujourd'hui insuffisamment recherché et connu.

Après quelques pièces d'écolier, l'apparition de la Sonate en ré mineur en 1923 marque le premier succès de l'adolescent surdoué, âgé de 15 ans. Il reçoit la Mention I au Concours de Composition de la Société des Compositeurs roumains, fondé et dirigée par George Enescu. Cette œuvre ample témoigne d'une parfaite maîtrise de l'art de la composition. Son ambiance musicale la place dans le post-romantisme tout en laissant de la place pour les échos d'inspiration nationale.

La Sonate a été jouée pour la première fois le 1er août 1987 à Londres par le pianiste anglais John Odgon, lauréat du Concours International « George Enescu ». Elle est aussi disponible à la Radio Roumaine dans un enregistrement réalisé par le pianiste Horia Maxim. Sur son disque dédié aux œuvres de Lipatti, la pianiste Luiza Borac propose une construction massive, dynamique de cette Sonate, où la technique d'envergure est mise au service du façonnage du discours musical. L'artiste a aussi intégré la Sonate aux divers programmes de récitals donnés à Hanovre et Berlin entre 2012 et 2015.

Le Concertino en style classique a pu être écouté plus souvent, sachant qu'il s'agit peut-être de la plus connue œuvre de Lipatti. Dédiée en 1936 à sa professeure, Florica Musicescu – une année après le départ du pianiste à Paris – le Concertino peut-être vu comme un charmant exercice qui mélange des éléments classiques, des influences folkloriques roumaines et des réminiscences baroques rappelant Bach. Cette œuvre est parue chez Universal Edition à Vienne. La première a eu lieu le 5 octobre 1939 à l'Athénée roumain sous la direction de George Georgescu et avec Lipatti au piano. Après le départ définitif de Lipatti du pays, c'est Corneliu Gheorghiu qui a repris la mission de jouer avec succès ce Concertino en Roumanie et à l'étranger.

Cette partition est devenue incontournable dans le répertoire de Gheorghiu, qui a continué à la présenter y compris après son propre départ à l'étranger, dans les années 1970. C'est la plus jouée œuvre de Lipatti. Quand Gheorghiu a quitté le pays, c'est la pianiste Ninuca Osanu Pop qui a hérité de la mission d'interpréter le Concertino. Il a été ensuite repris par des pianistes plus jeunes comme Mihai Ungureanu. Parmi les versions enregistrées, celle de Luiza Borac se détache. Elle ouvre le disque Luiza Borac. Piano music of Dinu Lipatti paru en 2012 chez Avie Records. C'est une version séduisante, réalisée avec l'Orchestre Saint Martin in the Fields, sous la direction de Jaime Martin.

Lipatti compose son premier ouvrage pour deux pianos en 1937 – Les Trois danses dédiées à Madeleine Lipatti voient le jour. Cette partition allie les plus récents éléments sonores découverts et résonances folkloriques roumaines. Les effets de cymbalum de la première danse, l'ambiance joyeuse des fêtes rurales dans la deuxième danse, le caractère animé de la danse finale plaident pour ce lien organique du jeune pianiste avec son pays d'origine. Les Trois danses pour deux pianos ont été jouées en première le 16 décembre 1939 à l'Athénée par Lipatti et Smaranda Athanasoff.

La Nocturne en la mineur, composée elle aussi en 1937, est dédiée à son Maître, Mihail Jora et a été présentée par l'auteur à Paris, en 1938. En Roumanie elle a été entendue pour la première fois  sur le disque « Lavinia Coman – Anthologie de la création roumaine pour piano » ST – ECE 03100, en 1984. À partir de 1990, la Nocturne a été régulièrement jouée par Viniciu Moroianu. La Miniature part d'un chant de Noël de la région de Neamt (en Moldavie du Nord), transmis à l'auteur par son ami, le pianiste Miron Soarec.

La Nocturne en fa dièse mineur op. 6 a été composée en 1939 et dédiée à l'ami dévouée du pianiste, Clara Haskil (1895-1960). L'écriture élaborée demande à l'interprète la maîtrise de la superposition de deux à cinq plans sonores, ce qui implique des différences subtiles de touchée et nuances. Comme la première Nocturne, cette pièce a été abordée avec réticence, sans toutefois être évitée dans les récitals. Les Nocturnes sont plutôt jouées par les étudiants des écoles de piano, comme des formules plus commodes pour le chapitre réservé à la musique instrumentale roumaine.

La Symphonie concertante pour deux pianos et orchestre à cordes date de l'année 1938. L’œuvre est dédiée à Charles Münch. La deuxième audition a lieu à la Salle Pleyel de Paris, avec l'auteur et Clara Haskil aux pianos, sous la direction musicale du dédicataire, après une première audition dirigée par Patin. L’œuvre est ultérieurement promue en Roumanie et enregistrée sur un disque LP par Sofia Cosma et Corneliu Gheorghiu. Ensuite, dans les années '80, cette partition a été présentée par le couple Suzana Szoreny-Corneliu Radulescu qui l'ont reprise en 1997 dans le cadre du concert d'ouverture du festival International Dinu Lipatti. À chaque fois ils ont donné un bis – la deuxième des Trois Danses roumaines pour deux pianos. 

Les artistes possèdent aussi un enregistrement LP avec cette œuvre. Il faut retenir un événement important : en septembre 2011 Luiza Borac et Viniciu Moroianu ont joué cette partition dans le cadre du Festival International « George Enescu », avec le prestigieux orchestre St. Martin in the Fields sous la direction de Jaime Martin. Le texte a été édité par Corneliu Radulescu et est paru chez Editura Muzicala en 1984.

Sur le Concert pour orgue et piano composé à Fundateanca à l'été de 1939 nous pouvons dire qu'il a eu sa première le 8 décembre 1970 à Bucarest, interprété par Horst Gehann (1928-2007) et de Corneliu Gheorghiu. Son langage est complexe et la construction est libre, son exécution étant plus difficile qu'elle ne laisse à penser. La partition s'ouvre sur une citation d'une poésie de Charles Cros : « J’ai composé cette histoire – simple, simple, simple, / Pour mettre en fourreur les gens / graves, graves, graves… ». L’œuvre est dédiée à la professeure du compositeur, Nadia Boulanger.

La Fantaisie pour piano op. 8, élaborée à Fundateanca en 1940 est dédiée à l'épouse de Lipatti, Madeleine et a été jouée par le compositeur en 1941 à l'anniversaire de 20 ans de la Société des Compositeurs Roumains. C'est une construction ample en cinq parties, que Lipatti avait l'intention de intention de transformer en symphonie. Quand l’œuvre a été jouée pour la première fois, Mihail Jora a tenu un discours ; voilà ses propos : « Dinu Lipatti est encore à la recherche d'un style personnel. Son grand talent est travaillé sans cesse par le besoin de raconter d'anciennes choses sous une nouvelle forme »[i].

Selon l'opinion de Olga Grigorescu, exprimée dans sa monographie, des éléments stylistiques multiples comme « le néoclassicisme, l'impressionnisme, l'expressionnisme, le caractère populaire roumain, qu'on ne retrouve pas mélangées ailleurs » apparaissent ici synthétisés, ce qui assure « des motifs profondément organiques, justifiant un tout équilibré, fondé sur des éléments de Sonate et de Suite »[ii]

Il faut souligner la contribution décisive de Viniciu Moroianu (n. 1962), qui a présenté au public cette œuvre pour la première fois en 1992, quand il est devenu lauréat du Prix d'interprétation de la Fondation Lipatti. Il l'a ensuite enregistrée à la Radio en 1998. Constantin Ionescu-Vovu a fait imprimer l’œuvre en 1999 chez Editura Muzicala. Nous attendons avec intérêt l'édition préparée par Viniciu Moroianu, pour que son texte puisse être réellement valorisé. Ce n'est pas le cas avec les éditions restreintes de la même année 1999 disponibles dans la Bibliothèque de l'Union des Compositeurs et des Musicologues Roumains et celle du Conservatoire de Bucarest. Sur le disque de Luiza Borac, la pianiste met en œuvre un arsenal de procédés artistiques à l'aide desquels elle érige un édifice symphonique ayant l'envergure et la complexité demandés par le discours musical.

La Sonatine pour la main gauche op. 10, composée pendant des brèves vacances à Fundateanca en 1941, commémore les 50 ans de Mihail Jora et les 60 ans de George Enescu. Lipatti l'a jouée initialement et puis a réalisé un enregistrement disponible aujourd'hui sur le disque « Enescu et Lipatti jouent Enescu et Lipatti » - Electrecord, 2001, ED 430-431. Ayant la structure d'une Sonate et des dimensions restreintes, la Sonatine représente un modèle exceptionnel d'expressivité, réalisé avec un minimum d'instruments.

Ici est réglé un problème très restrictif, auto-imposé, d'utiliser seulement l'une des deux mains – la gauche – considérée comme moins habile. Tout comme dans le Concerto de Ravel, la main gauche est obligée de couvrir tout le clavier et d'exécuter des arpèges complexes, de soutenir des superpositions ingénieuses et autres configurations complexes et raffinées.

Peut-être que la Sonatine pour la main gauche est l’œuvre la plus adaptée pour illustrer l'idéal instrumental de Lipatti, qui prévoyait dans les années '40, que l'art interprétatif au piano amènerait la nécessité de développer une total indépendance des doigts de la même main. Ceci pour soutenir simultanément différents profiles mélodiques, rythmiques, harmoniques. De ce point de vue, dans la Sonatine pour la main gauche, nous avons un bijou de la musique roumaine et du répertoire universel.

Le ton spontanée, vivant des parties extrêmes, la séduisante cantilène du deuxième mouvement, la richesse en sonorités raffinées de l’œuvre, la beauté de son écriture rendent la Sonatine pour la main gauche l’œuvre la plus jouée de Lipatti jusqu'à ce jour.[iii]
Un enregistrement de référence de cette œuvre appartient à Maria Fotino qui a inclus la Sonatine sur son disque japonnais Dinu Lipatti Works – II KICC 148 – King Record Co., Ltd. 1-2-3 Otowa Bunkio-ku Tokyo 112 Japan. Parmi ceux qui se sont penchés sur cette partition, nous mentionnons Alin Ionescu, dont la démarche très intéressante est racontée dans le volume « Dinu Lipatti – La sonatine pour piano (pour la main gauche), orientations herméneutiques. ». [iv]

Les trois danses roumaines pour deux pianos sont composées en 1943 et dédiées à Ernest Ansermet. La première danse a à la base un rythme de « geampara » - danse traditionnelle de Roumanie. Le thème original connaît des variations libres, chromatiques. À remarquer les modulations libres, osées, les superpositions bitonales des deux instruments, des modalités originales de travail de la mélodie et du rythme et le traitement libre de la forme mono-partite.  

Si la première danse se déroule dans une ambiance vivante et entraînante, la deuxième est plus calme, avec des courts moments de méditation. Le premier thème, en mode lydien, se développe sur une formule d'ostinatto, le deuxième, toujours calme, accumule la tension conduisant à un point culminant. La fin rappelle brièvement le thème initial. L'organisation du discours se réaliste  sous une forme bi-partite.

La dernière danse commence énergiquement, créant l'ambiance d'une fête villageoise. Le thème de la première section est repartie à chaque piano  par une superposition bitonale et est accompagné par un rythme rappelant le cymbalum. La section médiane est en contraste grâce au thème transfiguré jusqu'à une exposition de fugue à quatre voix. La Danse finit avec la reprise librement travaillée de la première section. Ainsi, la symétrie du modèle en trois parties – ABA – est accomplie.

Provenant du triptyque créé en 1943, Trois danses roumaines pour piano et orchestre ont été remodelées par Lipatti deux ans plus tard – le compositeur a orchestré la partie du deuxième piano. Sous cette forme, l’œuvre a été présentée pour la première fois à Genève, dans le cadre d'un concert de l'Orchestre de la Suisse Romande du 10 octobre 1945 avec Lipatti au piano, sous la direction du dédicataire – Ernest Ansermet. La première audition roumaine a eu lieu 70 ans plus tard, le 19 novembre 2015 à l'Athénée roumain ; la partition a été interprétée par le pianiste Mihai Ungureanu accompagné par la Philharmonie de Bucarest sous la direction de Horia Andreescu. La version avec orchestre présente des passages de grande virtuosité tant au piano que pour l’orchestre. Il y a des sonorité fastueuses, dans la bonne tradition de l’École française, laissant l'impression d'une musique suggestive, fraîche, avec un puissant ethos ethnique et une formidable maîtrise de la composition, en style européen.

Peu de temps avant sa mort, Lipatti a dédié La Marche d'Henri, bagatelle pour piano à quatre mains, à son docteur et ami Henri Dubois-Ferrière. La partition est concise, assez simple et contient des motifs de jeu folklorique. La partition est sure de produire un effet et peut être jouée même par des élèves doués, qui auraient ainsi l'occasion de se familiariser avec un langage musicale moderne et attractif.

Sur le disque que Luiza Borac a dédié aux œuvres de Lipatti, nous retrouvons la pièce Navarra de Isaac Albeniz (1860-1909), achevée par son élève, Déodat de Séverac (1872-1921), la Pastorale pour orgue BWV 590 de Jean Sébastien Bach et deux aires de la Cantate BWV 208 « Mon seul plaisir est la joie de la chasse », dans un arrangement fait par Lipatti même.

Pour conclure, écouter ce disque offre un sentiment de paix spirituelle, de confort et joie. Ce sera un vrai défi pour d'autres pianistes de dépasser le standard imposé par cette réalisation. Il faut mentionner qu'après la sortie couronnée de succès de cet album sur le marché international, la pianiste Luiza Borac a effectué un ample travail de diffusion de ces œuvres lipattiennes dans des récitals. Les deux Nocturnes et les trois transcriptions d'après Bach ont été jouées à Berlin, Hanovre, Konstanz, Londres, Bucarest, Rm. Vâlcea, Hambourg, Düsseldorf, Francfort, Dresde, Zürich, Cologne, Linz et Berne.

Un facteur important dans la promotion de l'héritage de Lipatti l'ont eu les quatre éditions d'un festival-concours dédié à la mémoire du pianiste dans les années '90, sous le patronage de la Commission Nationale Roumaine pour l'UNESCO (1991, 1993, 1995, 1997). Dans le cadre des deux dernières éditions, l'interprétation de la Sonatine pour la main gauche et de la Nocturne en fa dièse mineur a été obligatoire. Ces éditions ont inclus un symposium international de musicologie concentré sur les investigations autour de cet héritage musical. Il faut également évoquer le Symposium organisé le 10 décembre 2010, censé commémorer 60 ans depuis la mort de Dinu Lipatti.

En ce qui concerne le stade de la récupération des manuscrits, nous nous trouvons en pleine transition. L'aspect le plus troublant est le manque de partitions éditées pour ceux qui souhaiteraient jouer les œuvres de Lipatti en concert. La plupart des partitions sont des copies des manuscrits – difficilement lisibles, ce qui décourage leur étude. Une attention spéciale devrait être accordée à ces œuvres qui devraient se retrouver plus souvent dans les manuels scolaires et universitaires. À plus de 65 ans après sa mort, les compositions de Dinu Lipatti mériteraient trouver leur place dans la formation des jeunes pianistes.

Lavinia Coman
le 25 novembre 2015.

 (Traduction : Petra Gherasim)


BIBLIOGRAPHIE

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Bucarest, le 25 novembre 2015.



[i] In Viniciu Moroianu, Dinu Lipatti. Creația pentru pian solo, Ed. Printech, Bucarest, 2007, p. 20.

[ii] Olga Grigorescu, Dinu Lipatti, Ed. Didactică și Pedagogică, Bucarest, 2011, p. 56.

[iii] Lavinia Coman, « Privire asupra creației pentru pian a lui Dinu Lipatti »,  in Lipatti-contemporanul nostru, Caietul Simpozionului internațional « Dinu Lipatti », Commission Nationale Roumaine pour l'UNESCO, Bucarest, 1996, p. 39.

[iv] Voir In Memoriam Dinu Lipatti – 60, Ed. Muzicală, Bucarest, 2012.